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Le relationnel avant tout

C. URVOY

A 35 ans, Cécile Rannou a déjà eu un parcours plutôt original, passant du marketing en agroalimentaire, à l'enseignement agricole, puis au bio.

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Avec un diplôme d'ingénieur spécialisé en développement de projet en agroalimentaire et après un stage marketing chez Danone, Cécile Rannou entre tout naturellement chez Socioscan à Paris en 2005 en tant que chargée d'études marketing. « J'organisais les tests de produits alimentaires du devis jusqu'à la restitution des résultats. » En 2006, elle suit son mari à Montpellier. Les sociétés d'études marketing étant très souvent parisiennes, elle doit se tourner vers d'autres métiers. « L'enseignement m'avait toujours attiré. » Aussi, quand un poste se présente à la Maison familiale rurale pour enseigner la biologie humaine et l'agronomie à des bacs technologiques et des BTS, elle n'hésite pas. Un choix qu'elle ne regrette pas. « J'ai adoré cette mission, humainement et intellectuellement ! Mais j'estimais qu'il me manquait la pratique du terrain pour bien enseigner. » En 2009, elle suit à nouveau son mari dans la Marne. « J'ai alors orienté ma recherche vers des postes plus terrain pour acquérir de l'expérience. »

Création d'une coop

Elle entre ainsi à la Frab (Fédération régionale d'agriculture biologique) en tant que chargée de formation et de mission pour développer les filières bio en grandes cultures. L'agriculture biologique n'était pas tout à fait nouvelle pour Cécile. « J'avais déjà réalisé des modules de formation en bio à la MFR et visité des installations. » A la Frab, ses missions sont très diversifiées. D'un côté la formation : Cécile Rannou est responsable de l'organisation. Elle évalue les besoins des producteurs, trouve les meilleurs intervenants, et gère les dossiers Vivea... D'un autre côté le développement des filières : elle crée une petite coopérative, Cercabio, avec une vingtaine d'agriculteurs pour collecter et vendre la production bio régionale. « A cette époque, aucun collecteur ne s'intéressait au bio dans la région. Cette expérience a été géniale ! La profession était très dynamique et il y avait tout à construire. Cela a fait appel à différentes compétences et beaucoup de relationnel. » Mais une fois Cercabio créée, Cécile Rannou ne pouvait plus gérer son fonctionnement tout en travaillant à la Frab. Elle commence alors à s'interroger sur son avenir. Pas pour très longtemps ! « Je n'étais pas encore dans une phase active de recherche quand Acolyance m'a proposé mon poste actuel en 2013. »

Développer les débouchés

Cela fait alors deux ans que la coop a démarré une activité de collecte bio à la suite d'une demande des adhérents et des clients. En 2015, 5 500 t ont été collectées chez 70 producteurs avec une diversité de productions importante. « L'objectif est que l'agriculteur puisse choisir ses cultures en fonction de l'agronomie, sans perdre de vue, toutefois, qu'il faut que la coop puisse les vendre. Pour cela, ma mission est d'établir avec les clients des partenariats locaux, c'est-à-dire à moins de 250 km du silo dédié, basé à Chauny, et si possible sur le long terme. » Cécile Rannou encadre aussi une conseillère bio. Comme à la Frab, tout est à créer et c'est ce qui passionne Cécile Rannou, sans compter qu'elle peut toucher à tous les aspects : technique, travail en silo, qualité, logistique, relations avec les clients... « De mes postes antérieurs, ce qui me sert le plus aujourd'hui, c'est ma capacité d'adaptation aux situations nouvelles, la connaissance des marchés et le côté relationnel. » L'avenir pour Cécile Rannou est d'accompagner l'évolution de l'activité, avec un objectif de 10 000 t commercialisées en 2020.

Chantal Urvoy

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